Terroir de Demain/Landscape protection association/Lebanon_2003

Lebanon, since my first visit for familiar reason in 1996, has always been a country staying in my mind and my heart. Ce mission gave by Françoise Lenoble Prédine was a great chance because it offered me the opportunity to go back there as a landscape architect. Involved in my BTS diploma work, the study was about the restructuration of the center of a small village called Bsous, about 12km from Beyrouth. On site, an other association, AMED (memory and development association, president: Georges Asseilly) and the landscape architect company Interscène (Thierry Huau) had been very helpful to include my work in the whole process, planned on a long term.


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RAPPORT DE STAGE Dans le cadre du : BREVET DE TECHNICIEN SUPERIEUR AGRICOLE Option : AMÉNAGEMENTS PAYSAGERS Promotion : 2002 – 2004 Auteur : Dates du stage principal : J.B LACOMBE Du 6 juin au 31 juillet 2003 Lieu : Bsous (Liban) Maître de stage : MODULE D.46 Mme F. LENOBLE-PRÉDINE Autre stage suivi pendant la formation : 3 semaines à Paris : Les Jardins de Victoria S.A. 2 semaines à Paris (75014) : Terroirs de Demain S.A.R.L. Titre de l’étude : RE-Découverte du cœur de Bsous, village typique libanais Mots clés : Nombre de pages (hors annexes): 41 Nombre de pages annexes : 4 Nombre de pages TOTAL : 45 Terrasses, Méditerranée, Religions, Développement durable, Patrimoine Remerciements « Merci ktir* » Un grand merci à : Françoise Lenoble-Prédine (Maître de stage), George Asseilly (Président de l’A.M.E.D.), Alexandra Asseilly, l’équipe de l’association (Mona, Samy, Nicolas, Nancy, Jinane, Patricia et Anthony) Julien et Manue (tuteurs au Liban), les habitants de Bsous et particulièrement le jeune Jean-Pierre Younes, les jardiniers de la magnanerie de Bsous (Rafat, Allah, Youssef et Amad), Elias Sader (historien du village), Thierry Huau et son équipe (paysagiste « Interscène »),Sophie Meyronne, Sacha Hourwich, Thierry Jourd’heuil, Pascal Colné, Emmanuel Santa-Maria, l’équipe de la bibliothèque de l’école DuBreuil, la classe de BTS 2002-2004 et ma famille. * * Merci ktir : signifie merci beaucoup en libanais REDécouverte d u c œ u r d e B s o u s , v i l la g e t y p i q u e l i b a n a i s / J e a n - B a p ti s t e L A C O M B E SOMMAIRE Vous en êtes Page Sujet Page Sujet Résumé Journal de Bord Remerciements 1 .................. Partie I : Introduction générale 2 .................. Pourquoi le Liban? 3 .................. Un petit pays si important 4 .................. Pourquoi Bsous? 5 .................. Terroirs de Demain – Mme Lenoble Prédine 6 .................. Association Mémoire Et Developpement 7 .................. Ma contribution au projet 8 .................. Partie II: Introduction au projet 9 .................. Les bases du projet 10 ................ Planification des tâches 11 ................ Entités paysagères distinctes 12 ................ Un relief particulier 13 ................ La base de toutes Cultures 14 ................ L’or vert de Bsous 15 ................ Répartition des végétaux 16 ................ Les 5 sens en éveil 17 ................ Analyse paysagère 18 ................ Analyse paysagère (suite) 19 ................ Analyses des vues 20 ................ Panorama depuis le sud du village 21 ................ Vue de l’église orthodoxe 22 ................ Dos à l’église orthodoxe 23 ................ Vue au dessus de l’église orthodoxe 24................. Entrée par la nouvelle église 25................. Place des Eucalyptus 26................. Panorama de la place des Eucalyptus 27................. A la sortie du sentier 28................. Re-découverte du cœur de Bsous 29................. Fonctionnement de l’aménagement 30................. Entrée du village > allée des Vignes 31................. Allée des Vignes > église orthodoxe 32................. Eglise orthodoxe > anciennes ruines 33................. Anciennes ruines > sentier pédagogique 34................. Seniter pédagogique > magnanerie > village 35................. Partie III : Favoriser l’appropriation du lieu 36................. Le gène de la culture 37................. Implication = respect 38................. Actions menées par les habitants 39................. Gestion de ce patrimoine 40................. Coût et financement 41................. Conclusion 42................. Annexe 1 : Acteurs de l’aménagement au Liban 43................. Annexe 2 : Extrait du relevé phytosanitaire 44................. Annexe 3 : Plan de masse du projet 45................. Annexe 4 : Résultats de l’analyse de sol Bibliographie REDécouverte d u c œ u r d e B s o u s , v i l la g e t y p i q u e l i b a n a i s / J e a n - B a p ti s t e L A C O M B E Partie I : Présentation Introduction Deux mois au Liban Il faisait déjà chaud, je m’étais assis à l’ombre d’un vieil olivier pour croquer la vue quand un habitant s’approcha de moi. Il regarda silencieusement ce que je faisais. Par politesse je le saluais et me présentais comme stagiaire faisant une étude sur son village. Alors, tout naturellement, il m’invita à prendre le café chez lui et me présenta sa famille, sa maison, son jardin, et son village. Bsous (prononcez « Bssouss »), est un village libanais dont le patrimoine parle de lui même et dont les habitants en parlent d’autant mieux. Ce lieu riche en couleur, en saveur et en bonne humeur fut l’endroit qui m’accueillit en tant que stagiaire privilégié dans l’entreprise « Terroirs de Demain ». Dirigée par Mme Lenoble Prédine (mon maître de stage), cette entreprise a pour objectif principal de mettre en valeur le patrimoine (au sens large du terme) d’un lieu en contribuant à un aménagement respectueux des identités locales. Le projet auquel j’ai participé au Liban n’échappe pas à cette règle. Ce projet s’inscrit parfaitement dans une politique de développement durable puisqu’il implique une vision à long terme de son évolution. Il s’agit ici d’un patrimoine bâti, d’anciennes cultures en terrasses et de traditions qui ont tendance à disparaître. La remise en état et l’organisation de l’espace peuvent permettre sa découverte et même sa redécouverte (par les habitants) générant ainsi de nouvelles fonctions et de nouveaux pôles économiques dans une région où l’exode rural est fort. Deux mois à Bsous, au Liban m’ont seulement permis d’effectuer les premières phases d’un projet d’aménagement. Relevés floristique, phytosanitaire, topographique, et de nombreuses rencontres m’ont permis de mieux comprendre cet espace et ainsi d’être en mesure de présenter un projet en rapport avec une volonté bien définie. Ce rapport retrace les différentes étapes de ma progression au Liban. Comment me suis-je approprié le site ? Comment ai-je procédé aux différentes étapes d’analyses et de quelles propositions d’aménagements je dispose aujourd’hui. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 1 Présentation Pourquoi le Liban? Depuis une dizaine d’années j’ai la chance de partir chaque année à l’étranger. C’est en 1997 que j’ai eu mon premier contact avec le sol libanais et depuis j’ai toujours eu dans l’idée d’y retourner. D’abord son hospitalité, sa gastronomie et son climat m’ont séduit. Puis ses cultures, ses religions, son passé ont fait jaillir en moi mille questions auxquelles je voudrais encore obtenir des réponses. C’est au hasard d’une rencontre à Paris que j’ai eu la chance de pouvoir postuler pour ce stage. J’ai ainsi fait la connaissance de Mme Lenoble Prédine, dirigeante de « Terroirs de Demain » (75014). Elle me proposa de partir au Liban pour réaliser l’étude d’un site en vue d’un projet d’aménagement basé sur une politique de développement durable. L’idée me séduisit tout de suite, quelques semaines plus tard je décollais pour Beyrouth. Mobilisations internationales Ce pays en voie de développement mérite l’aide internationale. À titre d’exemple l’U.N.E.S.C.O. vient de classer le site archéologique de Tyr (photo en bas). La France entretient aussi des relations d’amitié, de culture et de solidarité avec le Liban depuis de très nombreuses années ; le Liban ayant fait parti du protectorat français sur les pays du Levant. C’est d’ailleurs grâce à une aide financière provenant du Conseil Général d’Île-de-France que le Parc du Bois des Pins a repris vie (cf. page 6). Comme on le constate en annexe 1, un nombre grandissant d’associations se mobilise pour défendre le paysage, le patrimoine et la culture libanaise. C’est d’ailleurs l’Association Mémoire Et Développement (A.M.E.D.) qui est l’initiatrice du projet de Bsous. Avant de présenter plus en détails ce village et les acteurs de son aménagement, voyons quelles sont les caractéristiques géographiques et historiques de ce pays. Ci-dessus : « Atterrissage imminent, attachez vos ceintures » Ci-dessus : Le site de Tyr classé au patrimoine de l’U.N.E.S.C.O. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 2 Présentation « Ce petit pays qui est si important » Le Liban est une étroite bande cotière (70km au plus * large) face à la méditérranée, dominée par la chaîne du MontLiban culminant à 3088 m, puis plus à l’est, la plaine étroite et fertile de la Bekaa, et enfin la chaîne montagneuse de l’anti-liban forment la frontière naturelle avec la Syrie. Cette géomorphologie exceptionnelle présente un éventail exhaustif de tous les écosystèmes méditérannéens. On profite alors d’une biodiversité remarquable. Mais, la géographie du Liban n’a pas toujours tourné à son avantage, ou plutôt je dirais qu’il fut rapidement victime de son succès. Depuis les phéniciens jusqu’à nos jours, de nombreux peuples s’y sont croisés amenant avec eux leur culture, leur religion. Druzes, Maronites, Chiites, Sunniites, Grecs orthodoxes, se sont livrés des des batailles sporadiques ponctuées par des instants d’ententes. Le relief fut profitable aux différents groupes qui petit à petit reculaient vers la montagne pour laisser passer les croisades le long de la côte. La grande quantité de sources leur permit de s’y installer définitivement et ainsi d’aménager des terres cultivables: Les terrasses, constructions acharnées de génération en génération expliquent l’attachement du montagnard libanais à sa terre. De père en fils cet héritage était accompagné d’un savoir faire ancestral. Les derniers conflits sont récents avec des conséquences encore visibles, tant sur le plan social que paysager. (K. Metternich*) De ce fait des maillons de transmission de ce patrimoine se sont brisés lors de la dernière guerre et aujourd’hui la situation est la suivante: • • • on constate un fort taux d’émigration (Etats-Unis, Canada, France, Afrique); de nombreux villages sont rasés et leur population déplacée; l’urbanisation sauvage associée à l’invasion du béton en périphérie des grandes villes effacent le style architectural acquis depuis plusieurs siècles grâce à la présence des différentes cultures L’abandon des cultures en terrasses cause la chute progressive des murets. • D’où la demande de l’A.M.E.D. à Terroirs de Demain de monter un projet d’aménagement visant à sauvegarder un patrimoine précieux et à refaire vivre le coeur de Bsous. Le Liban en chiffres 5,5 millions d’habitants. 52 fois plus petit que la France 79 Km.de frontière israelienne 200 Km. de côte méditérranéene 278 Km. de frontière syrienne 10452 Km2 * Klemens Metternich (1773-1859) Homme d’État autrichien, Ambassadeur à Paris (1806-1809) puis Ministre des affaires étrangères. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 3 Présentation Pourquoi Bsous ? Ce petit village d’environ 3000 habitants situé à une quinzaine de kilomètres de Beyrouth fait partie des premiers villages choisis pour leurs potentiels en matière d’éco-tourisme. On y découvre: Un panorama exceptionnel (voir plan ci-contre) d’où l’on peut voir Beyrouth et la mer, l’altitude variant entre 350 et 600 mètres. Un patrimoine architectural (photos en bas à droite) riche et varié puisqu’on y trouve un des rares fours à pain traditionnels, d’anciennes demeures et des églises en pierres. Enfin, une richesse végétale fragile puisque beaucoup d’espèces importées pour les cultures nécéssitent des soins particuliers. L’église Maronite date de 1739, c’était anciennement une petite chapelle destinée juste pour les funérailles. L’église orthodoxe quant à elle date de 1792 car une importante communauté y vivait. L’agriculture était un point fort de ce site, 80% des terrains étaient des terres cultivées en terrasses. De nombreuses sources et la maîtrise de l’irrigation ont permis aux habitants de subvenir à leurs besoins alimentaires pendant des générations. Les évènements ont modifiés le cours des choses et aujourd’hui les habitants s’intéressent aux travaux menés par l’A.M.E.D. via Terroirs de Demain afin de retrouver leurs racines. - - Ces atouts sont la matière première des acteurs locaux en faveur d’une politique de développement durable. L’une des priorités est donc de redonner à Bsous une cohérence d’ensemble, et surtout de refaire vivre son centre-bourg, la zone à proximité des églises maronite et orthodoxe étant le principal pôle d’attraction du village en dehors des commerces. Seulement il n’est réellement vivant que lors de cérémonies religieuses. A l’image de presque tous les villages libanais, la vie s’articule autour des communautés religieuses. A Bsous, deux religions se côtoient, greque-orthodoxe et maronite. Malgré des recherches menées par un habitant passionné, il est difficile de connaître précisement l’histoire de ce petit village, les quelques traces écrites ont presque toutes disparues et la seule base sérieuse repose sur la mémoire des anciens. Ce territoire était possédé par les Druzes et fut petit à petit acheter par la famille SADER, qui entre 1700 et 1725 découvre cette région très riche. La famille Mathar fut la première famille greque-orthodoxe du village. Ci dessus : schéma du panorama visible depuis le village. Ci dessous : des passages intimes et propices aux rencontres REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 4 Présentation Une entreprise aux buts précis Françoise LENOBLE-PREDINE Terroir de demain SARL 3, rue Henri Regnault 75014 PARIS Date de création : 1989 Activité : Conceptrice de stratégies de développement économique et social durable. Modes d’intervention : Audits, diagnostics, études préalables et exploratoires, mises au point et lancements de produits spécifiques, partenariats avec des aménageurs (urbanistes, paysagistes,…), mise en réseau et coordination. Formation : 1982 Diplômée de l’Ecole Normale de Tours (major de promotion) Cycle de formation à l’Ecole Nationale d’Administration (E.N.A.) dans le cadre de la formation professionnelle. Création et directrice de publication de la revue « Hommes et plantes » • 1995- 2003 : Aménagement paysager du centre ville de Beyrouth en association avec le bureau d’étude Interscène (Maîtrise d’ouvrage : SOLIDERE) Jardin des Bains Romains à Beyrouth, valorisation des fouilles archéologiques et des thermes Romains (Maîtrise d’ouvrage : SOLIDERE) Orientations pour l’aménagement de la ferme de Varâtre (ville nouvelle de Melun-Sénart) Programme-contenu du Parc du Végétal en Anjou (parc à thème) Plan vert de Beyrouth (Maîtrise d’ouvrage ville de Beyrouth) en association avec Interscène et la région île-de-France. Centre de formation en espace-vert au parc du Bois des pins à Beyrouth. Développement de villages libanais à partir du patrimoine rural bâti et paysager. - - Parcours : Débute dans l’enseignement en milieu rural puis conseillère technique ministérielle, programmatrice pour la petite enfance, exploitante agricole pour la valorisation des lieux de vie en milieu rural et aujourd’hui dirige Terroirs de demain afin de mettre à profit ce cursus peu commun. Principales réalisations : • 1992 : - Création (vice présidente) du conservatoire des collections végétales et spécialisées (C.C.V.S.) - Récemment, alors qu’elle travaillait sur le centre de Beyrouth, Mme Lenoble-Prédine eût l’idée de chercher un village proche de Beyrouth, typique de la région montagneuse, afin d’y mener un projet d’écotourisme. Bsous répondait à ces critères et c’est alors qu’elle créée une association permettant d’avoir sur place une équipe poursuivant son action et l’étendant à la région. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 5 Présentation Une association active Association Mémoire Et Développement (A.M.E.D.) Association selon la loi 1901, créée en 1999 dans le but de revaloriser le patrimoine libanais en préservant les ressources de l’arrière pays qui sont très représentatives du Liban. Les membres de cette association sont pour la plupart des habitants de Bsous. Mais leurs actions ne se limite pas à leur village. L’A.M.E.D. intervient sur de nombreux sites : ¸ Village de Masser-el-Chouf ¸ Le Bois des Pins (plus grand espace vert de Beyrouth environ 30 hectares) ¸ La Magnanerie de Bsous ¸ Le réaménagement d’une source à Bsous Exemples d’actions : Le Bois des Pins : Le parc du Bois des Pins est un des rares espaces-vert sinon le seul de taille de la capitale libanaise. En grande partie bombardé durant la guerre il est aujourd’hui replanté et il retrouve peu à peu les couleurs et l’ombre tant recherchée qu’il avait auparavant. De plus, l’A.M.E.D. a mis en place un centre de formation de jardiniers sur le site même afin d’en garantir le savoir faire à plus long terme. La recherche de solutions durables étant une des priorités de cette association. Mme Lenoble Prédine, qui est chaque fois très impliquée dans ces opérations participe avec son entreprise Terroirs de Demain en réalisant des études poussées sur chaque site. La Magnanerie de Bsous : L’endroit où l’on fabrique la soie s’appelle une magnanerie. Au Liban cette activité fut en plein essor pendant plus d’un siècle et s’éteignit dans sa totalité au début des année 1920. Il reste très peu de magnaneries en état aujourd’hui sur les quelques 300 qui existaient. La magnanerie de Bsous faillit ne jamais revoir le jour si Mme Lenoble Prédine et M. Georges Asseilly, président de l’A.M.E.D. et propriétaire du site n’avait pas monté ce projet de remise en valeur du site et de ses 3,7 hectares de jardins. Aujourd’hui, l’ancienne fabrique accueille des centaines de visiteurs par mois dont une majorité de groupes scolaires qui y découvrent non seulement un savoir faire mais y pratiquent aussi des ateliers de jardinage : une sensibilisation nécessaire à l’amélioration du respect de l’environnement. En effet la magnanerie démontre bien les liens qui existent entrent les plantes et les hommes. Les terrasses de la magnanerie avant et après l’intervention. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 6 Implication Ma contribution au projet Aujourd’hui en partie sauvés, mais pas encore réanimés, les points forts du site de Bsous attendent d’être mis en valeur afin de retrouver les rôles qui leurs allaient si bien : la transmission du savoir et les échanges entre habitants. A la demande de l’ Association Mémoire Et Développement et en relation étroite avec l’entreprise Terroirs de Demain, l’objectif actuel est de redonner vie au cœur de Bsous, ranimer son centre bourg. En tant que stagiaire à Terroirs de Demain j’ai donc eu le privilège de participer à ce projet ambitieux. Dans un premier temps, et ce afin de me familiariser avec le site et les plantes locales j’ai principalement effectué des relevés sur le terrain et participé à l’entretien du jardin de la Magnanerie afin de m’imprégner du rythme mais aussi des méthodes de culture. Puis, sans pour autant cesser tout travail sur le terrain, j’ai établi plusieurs rendus de mes relevés et autres observations. La liste des documents produits est la suivante : Plan de masse de l’ensemble des ruines. Original au 1/200ème • • • • • • • Relevé floristique sur près de 25 ha décrivant les strates et les principales essences rencontrées ; Sélection d’une trentaine de sujets remarquables par leur âge, leur port, et/ou leur rareté ; Un rapport phytosanitaire de ces sujets ; Un plan AutoCAD® indiquant la situation des végétaux remarquables, des soins ou entretiens à apporter, des strates, des prises de vues (se référant à un catalogue de photos) et du bâti; De nombreux croquis et coupes de terrains ; Un état des lieux de la zone des églises et des ruines comprenant les mesures et les photos de chaque bâtiment ; Un premier plan de masse général ainsi que les premières propositions d’aménagements. Il est plus aisé de lire la dénivelée sur cette coupe. Original au 1/250ème REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 7 Partie II : Projet Introduction au projet Source de vie On y grandit on y pleure, on y rit, on y rencontre mille personnages, on y tombe amoureux, on en tombe amoureux. Le cœur de son village, de son quartier, est l’endroit où la vie sociale et culturelle est à son apogée. C’est le lieu d’une vie, d’une naissance, d’une enfance ou d’une adolescence. On oublie difficilement ce décor, cette ambiance, ces odeurs. Les déchirements liés aux guerres n’affectent pas cette estime que l’on porte à ce patrimoine. Pour autant, le paysage en reste brusquement modifié. Il devient alors difficile de retrouver ces marques. Les libanais sont particulièrement attachés au village où ils grandissent. Souvent celui de leurs ancêtres, qui, comme eux, ont contribués à façonner le paysage. Si la grande majorité part pour la ville ou pour l’étranger afin de travailler, ils sont aussi nombreux à revenir pour l’été, retrouver la famille. Bsous, village libanais typique de la région du Mont-Liban a perdu son cœur, sa place publique, ses chemins, mais pas son âme. Et c’est sa force. C’est en intervenant sur l’aménagement du centre de Beyrouth il y a près de 3 ans que Mme Lenoble Prédine découvre le site de Bsous. Grâce à ses expériences en matières d’écotourisme elle lit dans ce village des atouts très intéressants. Dès lors, elle organise la poignée de ressources humaines qui se tiennent à disposition. Déjà, le site a pu profiter de travaux menés en collaboration avec la municipalité, les habitants et une poignée de jeunes du Lycée agricole de St germain en Laye. Ces premières étapes ont notamment permis de sauver les ruines de maisons traditionnelles ainsi qu’un four à pain typique de la région et de remettre en état l’accès à une des sources d’eau du village. Des bases essentielles pour la suite du projet. Jardinier de ma mémoire (extrait) Nadia Tuéni Ô pays de paysages, de puits de perles. Il pleut. Les pierres, les papillons et les pavots, la passiflore et le passé passent. Tout est parure. Même ce parasite qui parchemine nos poitrines, cet excrément qui devient ver luisant, ce palmier pendu par les pieds, ces portails qui sont paupières patinées par la peur. Ô peuple plié comme Roseau, et qui pourtant [repousse], de périple en période, de péripétie en permutation, de périphrase en permanence; de pléiade en pitié. Mon paysage devient planète. De pollen en pistil, de porphyre en porcelaine, mon paradis devient pétale d’une fleur qu’on nomme perspective hospitalière. Ci-dessus: Un poème traduisant le sentiment qui lie le citoyen à son pays. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 8 Présentation Les bases du projet Le relief de Bsous est caractérisé par ses terrasses formant une crique en contrebas du village. Elles portent les 3 églises qui se situent à peu près toutes au même niveau et qui feront l’objet de la principale zone d’aménagement puisque la vie d’un village libanais passe indubitablement par la religion. Ici la communauté maronite dispose de l’ancienne église et d’une seconde plus récente, plus imposante (photos ci-contre). L’autre communauté grec-orthodoxe bénéficie de l’authenticité de leur unique ancienne église (photos- ci contre). Bsous possède encore quelques ruines de demeures traditionnelles, en pierres de taille et aux toits de tuiles d’argiles importées de Marseille. Leur état, comme celui du four à pain, aussi rare soit-il au Liban, nécessite des mesures de consolidation de plus en plus pressantes. Ce patrimoine architectural est aussi précieux que le végétal qui lui, se remarque par la diversité des essences, la beauté de certains sujets (cf. annexe 2). De plus la majorité de ces espèces ont un intérêt culinaire ou médicinal. Beaucoup sont donc intimement liées avec l’Homme comme par exemple le fameux cep de vigne qui part du sol pour rejoindre la terrasse perchée à plusieurs mètres et ainsi fournir une ombre délicate et des fruits délicieux. C’est une pratique très courante ici. Enfin, les caractéristiques climatiques locales (cf. page 13) sont optimales si on les compare à la chaleur étouffante de la côte en été et aux chutes de neige des villages plus en altitude en hiver. Du point de vue pédologique, nous verrons page 13 que le potentiel du sol en place permet de cultiver une large gamme d’espèces. Voici donc les principaux éléments qui constituent les points forts du village et qui me serviront de matière première pour la suite du projet. Avant de les étudier plus en détails, voyons l’organisation des analyses menées sur place. Ci dessus : L’ancienne et la nouvelle église maronite Ci dessous : L’église orthodoxe REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 9 Organisation Planification des tâches Proposer un aménagement au Liban comme en France nécessite indubitablement de passer par des étapes d’études, d’analyses, de conception et de concertation. Pour des raisons pratiques, logiques et aussi afin de mieux faire comprendre l’avancement du projet je décide donc de fractionner le travail d’étude qui m’est demandé en plusieurs étapes qui sont les suivantes : • • • • Prise de contact avec l’équipe locale, l’environnement, le pays, le terrain et les végétaux ; Découverte des souhaits du maître d’ouvrage ; Réalisation de plans afin d’y reporter analyses et observations tel que le relevé floristique ; Recherches précises sur les végétaux, leurs utilisations, leurs méthodes de culture, l’état phytosanitaire de sujets remarquables; Recherches sur le passé du pays, du village ; Etudes sur les techniques d’aménagements locales (architectures, voiries, jardins) ; Proposition du parti d’aménagement ; Elaboration du plan de masse projet ; Proposition de solutions techniques ; Evaluation de la gestion de cet aménagement. N’ayant pas à disposition de plans récents et détaillés de la zone à étudier l’A.M.E.D. a engagé un topographe. Selon un contrat prédéfini, il a fourni un plan AutoCAD® de « la zone des trois églises » (voir page 12 :maquette du village). Pour faciliter l’usage de ce document nous avons travaillé en collaboration. Cela a permis de faire figurer des détails importants tel que la position du sentier en contrebas, d’arbres remarquables et le détail des ruines. • • • • • • Topographe relevant les points du site On distingue donc deux grands types de travaux que sont la collecte d’informations et les propositions d’aménagements. Ces premiers travaux essentiels ont été menés lors de mon stage de deux mois sur le site. Etant assez riches et diverses, les informations collectées ont été notées et classées au fur et à mesure. Ces plans furent réceptionnés seulement en fin de stage, c’est pourquoi dès la première semaine il fut nécessaire de dessiner, même approximativement l’ensemble du site afin de reporter les observations et les relevés. Vu l’ampleur du site à étudier, il semblait utile de découper le plan en zones. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 10 Organisation Entités paysagères distinctes Afin de mieux gérer les études de cet espace je divisais le site en 5 zones, les limites ne sont pas toujours lisibles sur le terrain par un élément distinct mais elles permettent de procéder aux travaux d’études et d’analyses préalables de façon plus organisée. Lors du projet d’aménagement à venir, les limites de ces différentes zones n’auront pas d’influences. • Place des églises maronites - entrée du village: Principalement minérale, cette zone constitue avec la zone 2 ce que les habitants considèrent comme le cœur de Bsous. Le bourg traditionnel : il regroupe l’église grec-orthodoxe, les ruines et le four à pain, le haut des terrasses et le bas du village (soit les habitations et les a qui longent la route). Le rapport végétal/minéral est plus équilibré. Le sentier pédestre: Comprend le tracé du sentier existant à partir du bas des ruines et descend dans les cultures et jardins en terrasses. C’est le prolongement du chemin qui relie les trois églises. La route: L’unique route qui rejoint la magnanerie au village. La magnanerie : espace traité par Terroirs de Demain et l’A.M.E.D. non inclus dans le traitement du projet mais à prendre en compte comme point fort culturel de Bsous. • • • • Une fois le découpage en secteurs réalisé, il est plus facile de reporter les relevés effectués sur le terrain. C’est donc après ces phases d’organisation que je commence à étudier le site. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 11 Analyse du site Un relief particulier Il est rare qu’un village libanais ne profite pas d’un relief accidenté puisque la majorité du pays est constitué de montagnes. Bsous n’échappe pas à la règle et bénéficie même d’une situation privilégiée. A une altitude variant entre 350 et 600 mètres au dessus de la mer et presque autant de Beyrouth, le village orienté à l’ouest profite d’un panorama quasi-continu. Ce relief a subit des modifications autour de la nouvelle église c’est pourquoi le travail d’un topographe était indispensable pour la suite du projet. Malgré une livraison tardive du plan AutoCAD®, ce dernier à permis d’y faire figurer plusieurs des relevés effectués tels que la répartition des végétaux par strate, la position précise de sujets remarquables et l’emplacement des prises de vues référencées dans un dossier informatique. La commande effectuée par l’A.M.E.D. à un topographe beyrouthin devait avoir pour limites : l’entrée du village par la route de Beyrouth la route qui traverse le village ou « route de Aley » le sentier pédestre existant la source récemment réaménagée ensemble de plans permettant d’avoir une vision précise du relief. L’aménagement du terrain en terrasses est classique dans les régions montagneuses et on en rencontre beaucoup en méditerranée. Les pentes furent atténuées pour rendre possible l’agriculture mais aussi la construction de maisons. A Bsous, au dessous de la route de Aley, les terrasses sont de largeur différentes mais elles varient généralement entre 5 et 15m. La pente de chacune étant réduit alors à environ 4% hors on peut trouver des pentes à 45% lorsqu’elle n’ont pas été cultivée. La majorité des pentes fortes se situent juste sous la route de Aley. Les murs de soutiens en pierres locales mesurent en moyenne 1,20 m. Un relief particulier qui se traduit aussi par une végétation remarquable et variées selon l’altitude où l’on se trouve. Sur la maquette ci-contre on distingue les courbes de niveaux qui dessinent le village formant une crique qui rentre dans le village. Ce terrain propice à l’érosion présente pourtant un sol dont les caractéristiques sont homogènes. Maquette topographique du village de Bsous à la magnanerie. Chaque niveau représente 5 m. de dénivelée. La zone en pointillé rouge représente la surface traitée par le topographe Soit un plan précis de la zone comprise entre les églises, les ruines et le four à pain incluant une partie des anciennes cultures en terrasses situées au dessus du sentier. Le plan s’étend donc sur environ 3,5 hectares. Ce choix de ne pas descendre jusqu’à la Magnanerie est d’ordre pratique puisque le relevé dans les cultures en terrasses s’avère très complexe et qu’il existe un ancien plan topographique au 3000ème du village et de sa région. Les travaux récents au niveau de la nouvelle église ont considérablement modifiés le relief c’est pourquoi nous disposons aujourd’hui d’un N REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 12 Analyse de sol La base de toute Cu lture : le sol A en constater la diversité floristique du site et de ses environs, il est à supposer que ce sol ne présente pas de caractéristiques empêchant le développement de nouveaux sujets issus d’espèces locales ou adaptées. Il est toutefois intéressant de mieux connaître les caractéristiques physicochimique du sol afin de mieux comprendre l’évolution de certaines plantes ou bien si l’on veut proposer un plan de fumure. Les échantillons relevés sur place ont été d’analysés par le laboratoire de la Mairie de Paris, les résultats sont visibles en annexe 4. Les points caractérisant le sol de façon globale sont les suivants : Une texture argilo sablo limoneuse Un taux de matières organiques élevé Activité microbienne faible Taux de fers, manganèse corrects Teneur en souffre convenable Taux de phosphore élevé Nature très calcaire Taux de potassium assez faible Le climat Bsous se situe à plus ou moins 400 m d’altitude, orienté plein ouest et jouie ainsi d’un climat méditerranéen frais ou à l’inverse d’un climat de basse montagne doux. Autrement dit il n’y règne pas cette chaleur pesante en été et il ne gèle quasiment jamais. On dénote 80 jours de pluie en moyenne par an. Mais ce nombre réduit de jours de précipitations est toutefois à l’origine d’une importante richesse hydraulique. La hauteur moyenne de pluie au Liban est de 850 mm. Les températures vont donc de 10°c en hiver à 38°C en été. De ces deux principaux critères de sélection il faut retenir : que la profondeur de sol est faible que le sol est favorable au bon développement de nombreuses espèces ; que les espèces calcifuges sont à éviter que la résistance à la sécheresse des végétaux doit être importante Horizon 1 Horizon 2 En observant la coupe pédologique ci-contre on distingue aisément deux horizons. Le premier, brun clair, mesure ici environ 45 cm mais il est très variable selon les endroits du site. Le terrain présentant une forte pente d’environ 40°, l’érosion se fait de façon irrégulière et créée ainsi des zones où la roche calcaire et apparente. On la voit ici au dessous, de couleur blanc cassé. Une nette différence se fait aussi de part la présence de racines dans le premier horizon fertile et favorable à l’enracinement contrairement au second. Enfin, on constate la présence de cailloux en quantité qui participent au drainage de ce sol. Le sol et le climat ont donc permis de permettre à de nombreuses espèces de se reproduire au fil du temps. Un inventaire exhaustif des espèces rencontrées sur le site ainsi qu’un bilan phytosanitaire des sujets remarquables( extrait en annexe 2) permettra d’avoir une idée plus précise de la richesse floristique de Bsous. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 13 Analyse floristique L’or vert de Bsous Depuis le début de ce rapport il est souvent rappelé que le végétal prend une place prépondérante sur le site et par conséquent dans le projet puisqu’il s’agit de mettre en valeur le patrimoine local. Il est donc important de l’inventorier, d’en étudier les caractéristiques et surtout de voir les relations qu’il existe entre l’Homme et les plantes. A ce sujet, je tiens à signaler à quel point les plantes rapprochent indubitablement les hommes de la nature mais aussi entre eux. Ainsi, alors que je faisais des relevés, un jeune libanais épris d’un intérêt important pour la culture des plantes en pots me guida dans mon travail. J’appris alors le nom arabe de nombreuses plantes et leurs utilisations. C’est pourquoi le nom arabe de chaque plante est mentionné dans la liste qui suit. Sont désignées les espèces les plus représentatives et/ou les plus représentées sur le site. Olea europaea Prunus armeniana Morus alba Punica granatum Vitis vinifera Citrus limon Rhus corriara Ficus carica Prunus dulcis Cerratonia siliqua Opuntia ficus-indica Cupressus sempervirens Pinus pinea Olivier Abricotier Mûrier Grenadier Vigne Citronnier Sumac Figuier Amandier Caroubier Figuier de Barbarie Cyprès de Provence Pin parasol Zaytoun Michmuch Tout Rémmèn Ahenabe Hamode Smmék Tin Lawse Kharoube Sabère Saro Snowbar Huile alimentaire, fruits. Fruits Fruits, feuilles pour nourrir les vers à soie Fruits Fruits, symbolique, ombre particulière Fruits Fruits, teinture grâce à l’écorce Fruits Fruits Fruits(fourrage),graine(unité de poids « carat ») Fruits Incontournable pour son port Graine (pignon), ombre particulière (Eucalyptus globulus, Acacia karroo, Quercus ilex, Melia azedarach, Citrus aurantium, Eriobotrya japonica, Juglans nigra, Persea americana, Ziziphus jujuba, Arbutus andrachnoides, Centranthus ruber, les espèces sont nombreuses c’est pourquoi plusieurs dossiers ont été réalisés par des stagiaires pour les inventorier et en apprendre les caractéristiques). Acacia karroo Alcea setosa Albizzia julibrisin Ficus carica Opuntia ficus indica Xanthosoma sagittifolium REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 14 Analyse floristique Répartition du végétal Ce phénomène de répartition des espèces selon les conditions climatiques et l’altitude est bien connu des botanistes. Ici la différence est flagrante et même étonnante. Pour mieux visualiser cette répartition du couvert végétal sur le site, la carte ci-contre a été dressée : Description du couvert végétal et des ambiances A/ Le village et le haut des terrasses : présente quelques arbres ponctuellement et irrégulièrement. Le village et le haut des terrasses sont majoritairement colonisés par des espèces herbacées (surtout des poacées). Pendant la période sèche, cet espace très minéral (béton et pierres) prend des couleurs ocre renforçant la sensation de chaleur. B/ Sous les églises et au dessus du sentier : on passe brutalement d’un espace herbacé à végétation basse (maximum 1,50m.) à une végétation arbustive et arborescente constituée d’un mélange d’espèces échappées des cultures et d’espèces locales. D’une largeur d’une vingtaine de mètres cette bande forme un rideau qui réserve plusieurs surprises. C/ Les cultures en terrasses : partant du haut vert le bas, on trouve d’abord plusieurs niveaux d’agrumes principalement constitués d’oranges amères. Puis en descendant on trouve des cultures constituées majoritairement d’herbacées telles que pois, maïs, ail, courges, etc. Très alimentée en eau de part la quantité de sources présentes, c’est une ambiance très fraîche qui se dégage ici. La végétation est très verte, les cannes de Provence et la prêle envahissent les sources, les alocasia et quelques bananiers renforcent l’impression d’exotisme. D’autant plus surprenant que quelques dizaines de mètres plus haut, c’est la végétation ocre et sèche qui faisait spectacle. D/ Le jardin de la magnanerie : on a ici une végétation plus maîtrisée qu’ailleurs. Principalement constitué de terrasses d’oliviers, on y trouve aussi les fameux Morus alba nécessaire à l’élevage des vers à soie présentés au musée de la magnanerie. Puis on trouve de nombreuses plantes ornementales importées pour la plupart mais parfaitement adaptées et intégrées au site. E/ Les bords de route magnanerie/ Bsous : à l’image de la végétation rencontrée sous le niveau de la route de Aley, les bois qui longent la route sont constitués d’espèces issues des cultures et d’espèces locales. Olea europaea, Ceratonia siliqua, Quercus Ilex, Arbutus andrachne, sont les espèces les plus rencontrées. Ponctués par de nombreux bulbes visibles aux printemps, bordés d’herbacées, les bords de route présentent un intérêt botanique mais leur visite suppose une sécurisation de l’espace piéton absent pour le moment. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 15 Analyse sensible Les 5 sens en éveil L’aube est loin. Pourtant le coq chante encore, ayant en guise d’accompagnement les oiseaux et les grenouilles. Moins commodément le passage des voitures les couvre. Puis le répit. Cette irrégularité des sons tantôt apaisants tantôt bruyants rythme la journée. Cet espace est ainsi : changeant et soudain. Pourtant il est doux et apaisant. L’air se réchauffe véhiculé ou non par la brise, chargé d’odeurs qu’il puise ça et là sur son chemin tels que lavande, pin, fleur d’oranger eucalyptus, fleurs sauvages, fenouil ou encore helichrysum. Ce parfum riche en saveur varie donc au gré du tracé des alizés, à l’image de la cuisine qui puise aussi beaucoup de cette nature généreuse. Seul le bruit du ruissellement de l’eau régule le temps. Et ici, les sources sont nombreuses ; dispersées dans des masses de verdures retenues encore tant bien que mal par de longues courbes ocres que sont les murs de pierres sèches délimitant les terrasses. Au contact de la roche, chaude et douce selon les éclats de taille, je peine à imaginer le labeur que cela a pu représenter. Leur empilement laisse sortir soudainement 3-4 d’entre-elles, diagonalement, en guise d’escalier. Car la marche est pénible ici, la pente est raide, le sol caillouteux voire rocheux et les coins repos sont les bienvenus. Une fois installé à l’ombre d’un vieil olivier, on sent les rides sur son tronc, celles d’un passé mouvementé, ces mêmes rides que l’on retrouve sur le visage des anciens du village. De multiples aires ombragées s’offrent aux promeneurs grâce à la présence de vieux arbres (oliviers, caroubier, ficus). C’est aussi lors de cette pause qu’il est possible d’observer la vie animée des insectes et des lézards, les uns comme les autres en perpétuelle recherche de nourriture. En ce qui nous concerne c’est un menu haut en couleur qui nous est servi. La palette des verts semble presque complète. L’ocre des pierres, de la terre, des herbes sèches et des rochers mêlés aux mille et une tâches blanches, roses, bleues et jaunes des fleurs sauvages miroitent les rayons brûlants du soleil. Le temps passe sans s’en apercevoir, celui-ci nous éclaire sur de nouvelles vues. Les zones d’ombre et de lumière dans lesquelles celui-ci nous plonge régulièrement créent un rythme à la balade. Un sentier abrité, frais puis une ouverture sur la vallée. Celle-ci comporte quelques belles demeures anciennes et des terrasses en rénovation. Beyrouth se pare peu à peu des couleurs du coucher de soleil. Un spectacle. La nuit prend place, les collines scintillent de milles feux, la fraîcheur entraîne les grillions dans une mélodie improvisée, un rituel réglé depuis toujours semble-t-il. Toutefois il n’est pas rare de profiter des feux d’artifices lancés dans le ciel étoilé, pour manifester toutes sortes d’événements. Une journée à Bsous ne s’oublie pas. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 16 Lecture du paysage Analyse paysagère Ce site bénéficie d’un panorama exceptionnel, plein ouest, cadré par deux vallées où seuls quelques grands pylônes électriques viennent accidentellement couper des vues, mais l’expansion du réseau électrique est évidemment une priorité, le paysage en est une autre. La présence de terrasses, même partiellement détruites, permet un aménagement « naturellement » structuré et rappelle les valeurs culturelles et historiques d’une vie communautaire forte. Epoque où un grand nombre d’espèces végétales ont été implantées à des fins alimentaires le plus souvent. Aujourd’hui ces cultures pour la majorité abandonnées demandent un entretien afin de les remettre en bon état phytosanitaire (voir annexe : inventaire floristique). Les sources qui les alimentaient sont encore employées pour certaines mais peu sont mises en valeur. Une d’entre elles a bénéficié d’un aménagement il y a peu. D’un point de vue architectural, on constate un fort contraste entre l’époque d’avant guerre et aujourd’hui. Autrefois construites en pierres ocres locales et recouvertes d’une toiture en tuiles d’argile, les maisons (et immeubles) sont désormais de grandes masses cubiques « brut de décoffrage » qui envahissent les pentes des montagnes et altèrent le paysage. De ces constructions de pierres et de tuiles il reste peu de traces : seules certaines anciennes bâtisses rescapées ou rénovées comme c’est le cas de la magnanerie. Les ruines et le four à pain traditionnel font partie de ce patrimoine, ils apportent une âme et un passé à cet espace. Le fait que ce village soit quelque peu reculé et en altitude implique la présence de voitures dont les passages sont fréquents. D’autant plus que d’autres villages situés en amont (dont Aley > 10 000 habitants) sont desservis par la seule route qui traverse Bsous. Les nuisances sonores et les poussières occasionnées sont des désagréments d’autant plus gênants que c’est sur ce même axe que les piétons se déplacent pour rejoindre les commerces qui le bordent. L’absence de circulations appropriées se fait ressentir. L’accessibilité aux rares commerces se fait sans trottoirs. D’autre part il n’y a pas d’espace social hormis la place où se trouvent les deux églises maronites. C’est un sentiment de manque que l’on ressent lorsque j’en discute avec les habitants. Les messes dominicales posent un problème de stationnement et de circulation. Outre le rassemblement des adultes, c’est aussi celui des jeunes qui est à prendre en compte. La seule aire de jeu public présente est le terrain de basket situé en haut du village. Cet espace non fréquenté laisse supposer qu’il ne répond pas à la demande vue l’engouement des jeunes pour le sport au Liban. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 17 Organisation Analyse paysagère (suite) Cet espace a un fort potentiel. En effet, comme nous l’avons vu précédemment, il dispose d’éléments culturels, religieux et sociaux et d’une végétation riche. La structure qu’apportent les terrasses par leur linéarité est forte dans le paysage. Le village qui surplombe le site doit s’y relier créant une unité dans le paysage de Bsous, une ambiance générale et cela grâce à la végétation : celle dont dispose les habitants sur leur balcon ainsi que les végétaux existant dans le village. Cette liaison doit aussi intégrer des points d’accès. L’élargissement de la route renforce le contraste entre la zone habitée et le site. Il faut donc penser à des passages supplémentaires. Un nouveau près de l’église orthodoxe serait stratégique car centré et plus visible de la route. Concernant les cheminements au travers de cet espace, le sentier existant ne semble pas démontrer tout le potentiel du site. Le prolongement de la balade et les variations naturelles de ces ambiances la rendront plus attrayante et le sentiment de découverte en sera renforcé. D’un point de vue social, on constate que l’absence de place publique dans le village est à palier. Le principal point de rencontre constaté est situé entre la boulangerie et la station service, et ne dispose d’aucun élément se prêtant à l’accueil de personnes. Le passage fréquent de véhicules insécurise l’endroit et limite la présence d’enfants. D’ailleurs la création d’aires de jeux serait aussi à intégrer, car la réappropriation de l’espace se fait aussi par la jeunesse, très présente à Bsous. L’ensemble du site, étant malgré tout un grand espace de jeux, il est nécessaire de sécuriser ces points sensibles. Ici, ce sont les ruines qui sont mises en avant. La consolidation des murs et la suppression d’objets dangereux permettront de redécouvrir ce lieu authentique et de le mettre en valeur. Faire ressortir l’existant est une étape clé de l’aménagement, elle traitera le végétal et le bâti mais aussi les diverses sources présentes dans cet espace. L’eau a un rôle important dans l’étude. L’aménagement de ces points renforcera la richesse du site et apportera une fraîcheur généralement appréciée. L’ensemble du projet, considérant tous les points évoqués ci-dessus, devraient permettre de refaire découvrir un patrimoine et une culture aux habitants, de retrouver des lieux de rencontres et de dialogues. Ce site a une richesse qui doit aussi être accessible aux touristes locaux ou étrangers car il est typique d’un village, d’une région, d’un pays. Afin d’agrémenter la balade, l’installation de moyens pédagogiques tel que l’étiquetage d’arbres remarquables serait utile. Rien ne retient clairement l’attention d’une personne qui traverse Bsous en voiture excepté le panorama. Nous allons voir au travers de croquis représentant les principaux points de vues du site qu’il y aurait pourtant intérêt à inviter à la promenade. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 18 Lecture du paysage Analyses des vues La géographie exceptionnelle et les composants du paysage local offrent un panorama quasi permanent. Ouvert sur la vallée donnant sur Beyrouth et la mer méditerranée, le paysage est pourtant fréquemment ponctué d’éléments disgracieux. Afin de représenter au mieux la diversité des vues, huit d’entre elles ont été sélectionnées. Elles sont situées sur l’ensemble du site (voir le plan ci-dessous) et caractérisent les points forts ainsi que les lignes principales qui dessinent le site et son environnement. Pour faciliter la compréhension de ces études de vues, chacune d’elles est d’abord présentée par un croquis puis par cette même image comportant des éléments graphiques qui symbolisent les points suivants : Ligne faible/forte Elément inesthétique Point focal principal Paysage ouvert, vallée Point focal potentiel Elément à mettre en valeur REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 19 Analyses des vues Panorama depuis le sud du village (en contrebas) Cette vue présente les principaux points forts du site. On peut y voir au premier plan une route qui s’enfonce vers les dernières habitations avant les jardins en terrasses. Comme on le voit sur le plan nous sommes ici sous la route de Aley qui coupe le village en deux. Contrairement à la partie située au dessus de cette route, on profite ici d’un rideau végétal important dont la verticalité des cyprès s’accorde assez bien avec l’arrière plan très strict qu’offrent les bâtiments. On distingue donc ici (de gauche à droite) : le plus grand pylône électrique du pays (116m) qui peut être considéré comme un éléments disgracieux dans cet ensemble. La nouvelle église maronite se remarque par sa taille importante et sa position dans le village. D’un style plutôt moderne avec des formes très épurées, son architecture de béton gris apporte un certain poids sur le site. Juste derrière elle se trouve la tour qui doit porter la Vierge Marie. Enfin, le village qui se trouve derrière la route de Aley et qui présente de petits immeubles de styles assez hétérogènes. On y aperçoit quelques vieilles demeures en pierres et en tuiles. On distingue à peine l’église orthodoxe fondue dans la masse végétale mais dont la lumière qu’elle renvoie invite à la voir de plus près. Ce chemin amène donc à la source récemment aménagée par les élèves du lycée agricole de St Germain en Laye, et permet de rejoindre le sentier juste en dessous des ruines. Les jardins en terrasses sont accessibles directement par cette voie. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 20 Analyses des vues Vue de l’église orthodoxe Cette vue est une des plus importantes du projet. En effet, c’est la seule qui offre la vision des deux communautés religieuses simultanément. Ces deux églises contrastant le paysage par leur style, sont centrées par les lignes fortes. On constate aisément 2 époques et deux styles distincts. Très ouverte sur la vallée, très lumineuse, cette petite place qui se situe devant l’église orthodoxe invite à la contemplation et au repos. On lit aisément la pente qui se découpe déjà en terrasses. Nous sommes ici juste au dessous du niveau de la route de Aley qui passe à hauteur du toit de l’église. D’où un léger désagrément sonore lors du passage de véhicules. Le village ne se voit presque plus de cet endroit. Seul quelques immeubles apparaissent mais tendent à être camouflés par des arbres situés en bordure de route. D’ici, nous sommes à quelques mètres des ruines et du four à pain, qui se situent derrière nous. Installés dans une végétation haute et dense, on profite alors très nettement de cette « porte » sur une nouvelle scène paysagère. La terrasse inférieure est la seule permettant un accès véhiculé aux ruines et à l’église. C’est aussi l’axe majeur qui rejoint les trois pôles attractifs du projet (églises, ruines, four à pain).Les autres terrasses descendantes donnent d’abord sur une végétation herbacées, arbustive, puis boisée pour enfin accéder aux jardins en terrasses qui s’étendent sur plus de 150 m de dénivelé. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 21 Analyses des vues Dos à l’église orth odoxe Nous sommes ici face à la vue précédente. On note alors la présence d’une masse importante d’arbres et arbustes sur les ruines et devant le four à pain que l’on aperçoit à peine. Le village est visible d’ici aussi, masqué en grande partie par le bois, il apparaît en arrière plan. La petite place devant l’église montre bien à quel point il semble intéressant de faire une pause ici afin de contempler le paysage à 360°. La vallée au loin, avec un peu plus haut le principal village Druze du pays, Aley, plus bas, Beyrouth, derrière, l’église orthodoxe, le village. Les terrasses prennent naissance ici, sous la route de Aley, à gauche du croquis. On dénote l’absence de mobilier urbain tel que poubelle, banc, ou luminaire. Cet endroit a pourtant un fort potentiel d’accueil de part le panorama offert, la platitude entre les deux niveaux de terrasses, et sa position géographique par rapport aux divers éléments importants : le village juste au dessus et devant nous, les ruines, le four à pain, les sources, les cultures en terrasses et derrière, les églises maronites. Je tiens aussi à noter l’importance du Pinus pinea dont on voit le tronc en premier plan qui s’intègre parfaitement dans le paysage local de part sa végétation haute qui ne porte pas atteinte à l’observation de la vue et qui procure une ombre très appréciable sur une place aussi exposée. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 22 Analyses des vues Vue au dessus de l’église orthodoxe On peut voir ici la place de l’église orthodoxe mais de la route cette fois. C’est à dire à hauteur du toit de l’église que l’on distingue à droite. Cette vue permet de constater à quel point le site est visible et attire lorsque l’on circule le long de la route. Malheureusement le manque d’accès et de stationnement ne favorise pas cet emploi. L’étroitesse de la route ajoute aussi de l’insécurité au lieu. A gauche, derrière la zone sombre, enfoncées dans une végétation sauvage, les ruines et un peu plus haut le four à pain. La différence de niveau est ici très importante puisque il y a en moyenne 5 mètres entre la route et le niveau de la terrasse inférieur et cela presque tout au long de sa traversée du site soit près de 500 mètres. A ce sujet, la municipalité est en train de consolider le mur de soutien qui sépare ces deux niveaux. Ainsi, un mur en béton armé de parfois 5 mètres de haut fait office d’arrière plan lorsque l’on se situe au niveau inférieur et il renforce la séparation entre le site et le village majoritairement situé de l’autre coté de la route. Comme on le constate sur la photo ci-contre, le mur ne s’intègre pas au paysage. A gauche : Coupe de terrain illustrant bien la séparation que produit le mur de soutien de la route de Aley. A sa gauche le village, à sa droite, le site et ses cultures. A droite : La surface bétonnée poursuit sont avancé jusqu’à l’entrée du village REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 23 Analyses des vues Entrée par la nouvelle église Lorsque l’on vient de Beyrouth et que l’on arrive à Bsous, c’est la première grande entrée qui nous amène au site. Les autres entrées sont toutes plus petites et ne permettent pas d’accès véhiculés. La nouvelle église maronite est sur la droite, imposante et dominante sur le paysage. A gauche on lit à peine le tracé du chemin qui permet d’accéder à l’église orthodoxe et aux ruines en voitures. Il y a un fort contraste entre l’architecture de l’église et la végétation que l’on rencontre en avançant sur le chemin. Le terrain est très accidenté. A gauche, le terrain a été creusé pour faciliter l’accès des engins durant les travaux. On longe alors une coupe d’environ 5 mètres nette, friable et sans protection pour rentrer sur le site. La route qui passe au dessus, n’est qu’a quelques mètres de ce fort dénivelé. Le passage répété et le poids de certains véhicules sont susceptibles d’aggraver la situation. A cet endroit, rien n’indique la présence d’une autre église, d’un patrimoine remarquable ou d’un sentier pédestre. Cet espace semble encore être en travaux à première vue mais ce n’est pas le cas. Rare son les habitants qui empruntent cet axe du village pourtant il s’y prêterait bien et son intérêt serait bien supérieur à l’actuelle route. A fortiori, une personne étrangère au village ose difficilement découvrir le site pourtant très intéressant. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 24 Analyses des vues Place des eucalyptu s N . B : C e c ro q ui s e s t à p l us d e 1 8 0 ° Un pôle très important du village puisque cette place accueille régulièrement des personnes et permet le stationnement de véhicules lors de cérémonies religieuses. L’élargissement de la vue normale permet ici de mieux comprendre l’organisation de cet espace récemment modifié. Avant la construction de la nouvelle église maronite (on distingue ses fondations et son sous sol à droite) le village était visible de cette place et réciproquement, on voyait l’ancienne église de tout le village ou presque. Son architecture, typique des églises maronites et orthodoxes de la région, de part ses formes simples, le peu d’ouvertures sur ses façades (pour plus de fraîcheur et de sécurité), la présence d’un petit clocher très simple sur le toit plat et un matériaux de construction classique : la pierre locale. Sa couleur ocre prend des teintes qui contrastent à tous moments de la journée avec la masse de béton qui l’isole désormais. Au contraire, à droite, l’ouverture sur le paysage offre encore un panorama grand angle sur Beyrouth, la mer, et la vallée. La présence de vieux Eucalyptus globulus et d’un chêne vert suffisait à intégrer cette place d’environ 1500m2 dans son ensemble. Aujourd’hui la présence massive de la nouvelle église implique une végétalisation importante pour retrouver un équilibre correct. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 25 Analyses des vues Panorama de la place des eucalyptus Cette place a fait l’objet de travaux suite à la construction de la nouvelle église maronite. Récemment goudronnée et planté de quelques Pinus pinea et Lavandula officinalis afin de limiter les désagréments esthétiques créés par les travaux de nivellement qui ont recouvert la végétation de nombreux détritus. Malgré ce premier plan assez disgracieux, ont distingue sur le croquis cidessous le cimetière situé un peu plus bas et qui s’intègre assez bien au paysage puisque seule les plus belles tombes apparaissent timidement. Le plus gros désagrément de cette vue est généré par la présence répétée de pylônes électriques de taille et de forme peu discrète. Certes, la largeur de la vue permet de ne pas les voir en continu mais ils viennent nettement casser le panorama le plus large que l’on a sur la vallée descendant sur la côte. L’installation récente de quelques bancs invite à la contemplation mais encore une fois le lieu n’est fréquenté que par les locaux et il s’agit juste d’y stationner pendant les évènements religieux. Une place très à l’écart du village de part sa situation et la présence de la nouvelle église. Très lumineuse et aérée elle rassemble de nombreux atouts dont celui d’être particulièrement calme. Le passage des véhicules sur la route est assez bien isolé, c’est un point positif de taille puisque l’ensemble du site est assez exposé aux passages des voitures. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 26 Analyses des vues A la sortie du sentier (vers la magnanerie) Le village de Bsous possède donc une route principale qui se sépare en deux comme on le constate sur le plan, et un sentier qui traverse le bois et qui rejoint la route à quelques dizaines de mètres plus bas. C’est ici que la rencontre se fait entre le sentier et la route. La faible fréquentation de celle-ci ne lui donne pas un caractère exceptionnellement dangereux mais il est évident que la forte présence de pylônes électriques vient soudainement perturber le paysage. D’autant plus que ce panorama est assez incroyable, surtout au coucher du soleil lorsque les collines, Beyrouth et la mer prennent des couleurs superbes. On aperçoit à gauche une habitation entourée de palmier, c’est la magnanerie et son jardin récemment réaménagé. Dans le cadre d’une ballade nous verrons qu’elle fait l’objet d’un passage obligé. Ce paysage est donc peut convivial lorsque l’on sort tout juste d’un sentier pédestre enfoncé dans le bois. Le bruit des lignes haute-tension n’ajoute rien de très plaisant au tout. La promenade devrait peut être alors trouver d’autres cheminements plus représentatifs tout en conservant les effets produits par une telle ouverture sur ce panorama. En consultant le plan cadastral de la municipalité nous verrons qu’il est probable d’ouvrir de nouveaux axes à travers la végétation, plus à l’abri du passage (même faible) des voitures et moins dégradé par la présence d’éléments incongrus. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 27 Parti d’aménagement Re-découverte du cœur de Bsous Vitis vinifera est le nom scientifique de ce qui unira les points forts du futur centre bourg de Bsous. La vigne court sur une treille reliant la place des eucalyptus aux ruines transformées en bibliothèque municipale et en restaurant terrasse. Le charme qu’apportaient les vieilles bâtisses recouvertes de plantes se retrouve dans les piliers qui supportent la treille, construits en pierres dans un style volontairement vieillit. L’allée des vignes procure une ombre légère à la ballade. Il s’éclaircie vivement aux endroits qui proposent les plus beaux panoramas : devant la nouvelle église, devant l’église orthodoxe et arrivé aux ruines. Une liaison qui marie le végétal au minéral et qui rappelle à chaque habitant la vigne qui pousse sur sa terrasse. Les haltes suggérées par des bancs invitent à la contemplation. Les verticales qui altéraient le paysage sont nettement atténuées par la couverture végétale. Le spectacle quotidien du coucher de soleil sur Beyrouth en reste intact voire même mis en scène dans un plan plus linéaire. Après avoir garé sa voiture sur une des 27 places prévues à cet usage à l’ombre des pins et des cyprès, descendez jusqu’à l’ancienne église maronite. Une première observation permet de se situer aisément : Beyrouth, la mer méditerranée, le village de Wadi Chahour situé juste en dessous, tous sont indiqués sur le plan incrusté dans un bloc de pierre locale. La chaleur invite à passer à l’ombre et celle-ci se trouve à quelques pas. L’allée des vignes appel à la promenade et qui renoncerait au charme de découvrir un tel site dans la fraîcheur des vignes ? Arrivé à « la proue », juste devant la nouvelle église on peut enfin découvrir un gigantesque paysage : de Aley à Mansourieh soit près de 270° de vue sans discontinuité ! Remontez un peu après ce bol d’air pour rejoindre l’église orthodoxe. La placette qui s’ouvre devant elle sera sûrement le théâtre de jeux d’enfants ou de parties de cartes embaumées par le parfum délicieux du narguilé. Ne refusez surtout pas l’invitation. La décision est difficile lorsqu’il s’agit de se concentrer sur le charme de la petite église, sur celui du paysage ou sur le jeu… Alternez les trois et une fois la partie terminée, allez déjeuner à la terrasse du restaurant de « Abou George », son pain (dont la fabrication est visible au four à quelques mètres) et ses … sont exquis. Le charme de la bâtisse traditionnelle, le calme du lieu et ses parfums s’oublient difficilement. Enfin, après ce repas copieux, une ballade par le sentier pédagogique ne fera pas de mal. Pour apprendre comment on fabrique l’huile d’olive devant un olivier centenaire ou bien que la graine de caroubier est à l’origine du carat utilisé en orfèvrerie, il suffit de consulter les informations présentées sur le panneau. Plus on s’enfonce dans les cultures, plus la fraîcheur apaise la marche. N’hésitez pas à poser vos questions aux personnes qui cultivent, ils se feront un plaisir de vous renseigner. Parler libanais n’est pas une obligation, le langage de la nature est universel… Après avoir marché pendant plus de 30 mn dans les terrasses, vous arrivez à la magnanerie où les visites guidées dans le musée et dans le jardin apporteront la dernière note d’une visite à Bsous. Si la fatigue est trop grande, un mini-bus propose de vous remonter au parking, découvrez ainsi une autre façon de voir du pays. Hormis cette promenade rien n’empêche de déambuler dans le village et de rencontrer les habitants. Il s’agit ici d’un circuit permettant la découverte et la redécouverte du village à travers ses éléments culturels, ses jardins et son environnement. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 28 Organigramme < Fonctionnement de l’aménagement L’organigramme ci-contre se base sur 5 pôles d’attractions classés selon leur valeur dans le paysage du projet. On y trouve : °1 : l’église orthodoxe et sa place publique, la bibliothèque et le restaurant (anciennes ruines) et le four à pain ; °2 : Les églises maronites, la place des eucalyptus, le cimetière ; °3 : La source ; °4 : La magnanerie et son jardin. L’idée de créer un circuit reliant ces pôles permet de dynamiser la découverte du site. Le circuit est relié au village par des accès plus lisibles, plus sécurisés. Majoritairement destinés aux piétons, ces accès seront dans la continuité de passages situés dans le village afin de conserver une homogénéité sur l’ensemble des circulations. De chaque coté du site, une voie d’accès véhicules et pompiers permettra d’intervenir en cas d’incident. L’entrée principale (à gauche sur le plan) dispose d’un parc de stationnement d’environ 30 places dont 2 destinées aux personnes à mobilité réduite. L’autre accès véhicules amène à la source. Une dizaine de places y sont disponibles. Enfin, un accès limité est prévu pour relier le pôle n°1 au pôle n°2, permettant l’accès direct à l’église orthodoxe. On distingue sur le plan la circulaire qui part des pôles 1, 2,3 et qui rejoint la magnanerie pour enfin revenir au village par la route. Ce circuit permet de profiter d’un maximum de vues et d’éléments caractéristiques du patrimoine local. L’axe principal reliant les 3 premiers pôles est le lien fort qui caractérise le centre-bourg. Le sentier, dans sa continuité offre une promenade divertissante aux travers des cultures jusqu’à la magnanerie. Cependant le prolongement du circuit vers un village situé en aval pourra éventuellement satisfaire les plus courageux. Des points de vue alternés d’espaces repos rythment la promenade. L’attention esthétique portée sur les zones de transition permet quant à elle de conserver une continuité dans les circulations. Circuit optionnel N Espace de repos Point de vue panoramique Espace de stationnement Zone de transition Circulation piétonne Circulation véhiculée REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 29 Projet Entrée du village > allée des vignes Place des eucalyptus Le projet s’inscrit dès l’entrée du village en proposant un parc de stationnement (1) sur deux niveaux. Le bâtiment situé à cet l’endroit est détruit afin de diminuer l’impact visuel qu’il occasionnait et ainsi remettre en valeur la vue sur l’église. Les locaux qui s’y trouvaient sont déplacés au soussol de l’église. Inutilisés, ils offrent une surface supérieure et un panorama sur la vallée. L’accès au parking par la route est amélioré par l’élargissement de la fourche (2). Le marquage au sol de cette zone dangereuse et des passages cloutés est effectué par un revêtement en calades (voir images en bas à droite). Ce revêtement au graphisme particulier incite le ralentissement des véhicules et procure une continuité dans les circulations du village avec les accès au site. C’est ce même revêtement qui sera utilisé partiellement ou en totalité (selon le budget car le prix au m_ est élevé) sur l’allée des vignes. Habillage végétal : N (3) a (1) Entrée du village (2) (4) b Cultures en terrasses Détail du plan de masse : entrée du village Allée des vignes Un maille de Pinus pinea (3) structure la courbe que dessine le relief et offre une vision plus organisée du village depuis son arrivée mais aussi depuis la vallée voisine. Toujours dans l’idée de structurer le paysage, une large bande (environ 30 mètres) de graminées (4) borde la zone boisée en contrebas. Sa couleur ocre et sa légèreté équilibre la masse des éléments qui la surplombent (nouvelle église, circulations, treille). Plus ponctuellement, les fameux Cyprès de Provence (Cupressus sempervirens) marquent le paysage par leur noble verticalité. Leur attrait visuel compense avec la gêne occasionnée par les pylônes électriques. Enfin, le lien principal du nouveau centre bourg de Bsous est baptisé « l’ Allée des vignes ». Dès la place des eucalyptus, il invite à la promenade. Recouvert d’une treille de vigne, il rejoint l’ancienne église maronite (a), la nouvelle église maronite (b) à l’église orthodoxe et aux anciennes ruines (voir croquis page suivante). Exemples de calades REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 30 Projet Allée des vignes > église orthodoxe Comme on le constate sur le croquis 1, la base de la nouvelle église est désormais cachée par la treille qui remplit un double rôle : diminuer l’impact visuel des fondations de la nouvelle églises depuis les points de vue éloignés et l’impact visuel de l’église pendant l’observation du paysage depuis l’allée des vignes. Le séquençage du treillage permet d’avoir des zones d’ombre et d’autres plus lumineuses qui indiquent la présence d’un monument remarquable et/ou un panorama exceptionnel. La façade typique de l’église orthodoxe est désormais mise en valeur par une vue plus ouverte. D’un coté, face à la vallée, son accès sur l’allée des vignes par un escalier invite à la rejoindre. De l’autre, une place publique à échelle humaine, dans les proportions de l’église, à l’ombre des pins, suggère un moment de répit. Le croquis 2 montre le style employé pour la construction des piliers de la treille. Un éclairage au sol met en valeur chaque cep de vigne et balise le chemin. Croquis 1 : Allée des vignes Les talus situés entre la route (au dessus du toit de l’église) et le niveau de l’église sont végétalisés sur deux terrasses par des plantes arbustives. D’une taille limitée à 2m. elles ont un port dense afin de diminuer l’impact sonore produit par la circulation automobile. La couleur plutôt sombre de cette végétation participe à la mise en valeur du bâti en pierres. Ces végétaux pourraient être : • • • • • • • Morus alba (taillé) Crataegus monogyna Eleagnus x ebbengei Lantana camara Nerium oleander Pittosporum tobira Opuntia ficus-indica Croquis 2 : Pilier de la treille Plantés en masse en utilisant un nombre limité d’espèces, ces massifs jouent un rôle de lien avec les espèces présentes dans le village. La transition est alors améliorée par cette continuité. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 31 Projet Eglise orthodoxe > anciennes ru ines N Route de Aley La proximité de ces deux éléments forme un pôle attractif de par l’authenticité du style qui leur a été attribué. Les anciennes ruines et le four à pain (1) sont désormais accessibles directement par un escalier puis une gradine. Restauré et fonctionnel, le four à pain alimente le restaurant (2) situé à quelques mètres. Avec une gastronomie locale au menu et une terrasse idéalement orientée, ce restaurant représente un nouveau point fort dans l’économie du village. A coté, la nouvelle bibliothèque municipale (3). Ces anciennes bâtisses sont reconstruites dans le style des maisons paysannes typiques (voir schéma en bas à droite). Cela permet de redécouvrir l’organisation de la vie quotidienne d’autrefois : Sur le toit, le mahdalé en pierre permet de rouler le sol afin de le rendre plus étanche. Les renfoncements d’une cinquantaine de centimètres dans les murs se nomment yuk et permettent de ranger livres et aliments. Cette architecture traditionnelle est mariée aux matériaux contemporains de façon à garantir une sécurité optimum. La cour (4) qui rejoint les deux bâtisses est agrémentée d’une fontaine, preuve de la richesse du village de part ses nombreuses sources. C’est un lieu ombragé, frais, où l’odeur des citronniers en pots guidera les allées et venues des passants. Cette partie de l’aménagement demande un gros travail de nivellement. Il s’agit ici presque uniquement de maçonneries qui demande un savoir faire particulier. Les circulations sont nombreuses et variées. Tunnel, pergola, passages sous les arbres ou exposés, toutes sortes d’ambiances qui rythment la promenade et la rendent plus agréable. Le plan ne fait pas figurer les habitations voisines qui participent aussi à intégration du village dans le projet. (1) Accès village (3) (4) (2) (3) Vers le sentier Ci-dessus : Plan du projet d’aménagement des ruines Schéma d’une maison paysanne typique. (Architecture in Lebanon, Frederich Ragette) REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 32 Projet Ancienn es ruines > sentier pédagogique A l’image des techniques utilisées lors de la remise en état d’une source, les murs bétonnés qui altèrent le coté naturel du site seront parés de pierres (voir photo ci-contre). Relativement simple et efficace ce procédé intègre mieux le minéral avec la végétation. Une fois arrivé dans le sentier pédagogique, les murs en béton se font absent. Le minéral n’est pas abandonné pour autant. La signalétique indiquant les caractéristiques des plantes est inscrites sur des panneaux en bois et incrusté dans un bloc de pierre. Les modifications à apporter sur le sentier pédagogique sont faibles. Elles consistent principalement à un entretien de la végétation existante plus poussé et à la mise en place d’équipements tels que des bancs, poubelles et panneaux d’informations. Un équipement choisi d’après des critères visant à minimiser leur impact visuel sur le site. La fréquence de disposition du duo banc/poubelle sera d’environ 50 mètres linéaires. Les panneaux quant à eux seront installés aux endroits qui méritent le plus d’informations. Par exemple, près d’une source afin d’expliquer comment elle est utilisée ou près de sujets remarquables. Sur le sentier, les vues sont mises en valeur par des ouvertures et des fermetures sur le paysage afin de rythmer la promenade. Des balises sous formes de codes de couleurs indiqueront le tracé du sentier. Les possibilités de perdre le chemin étant faible mais présentes, il est préférable d’effectuer ce marquage rassurant aux yeux de personnes étrangère au site. La descente de terrasse en terrasse se fera par de petits escaliers traditionnels (voir photo-ci contre). L’idée étant de ne pas modifier les cultures en terrasses mais simplement de les rendre accessibles. La forte pente, pénible à la marche, est paliée par une progression en « zig-zag » qui permet de souffler à chaque niveau et de sentir l’ambiance changer progressivement (voir photo ci-contre). Les pauses sont proposées sous formes d’espaces ouverts, autour d’une source aménagée. Le calme et la fraîcheur que l’on rencontre au fur et à mesure de la descente compense largement l’effort fournit. La marche nous amène peu à peu vers la magnanerie, le paysage s’ouvre, les oliveraies et la vallée s’étendent sur des hectares. Une technique de parement efficace Un escalier simple et efficace Ambiance fraîche propice au repos REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 33 Projet Sentier > magnanerie > entrée du village L’arrivée à la magnanerie laisse encore plusieurs possibilités. Il existe d’ores et déjà un accès par la route menant à Bsous disposant d’un parking. Cependant, il semble plus intéressant d’un point de vue esthétique d’arriver par l’autre coté du jardin. De cette façon, le sentier conserverait son coté sauvage, et le tracé n’aurait pas à changer brusquement de direction pour rejoindre la route. Option qui comporte d’ailleurs quelques désagréments au confort des randonneurs : • • • • la présence des pylônes électriques produit un son désagréable et marque la vue ; L’absence de trottoirs rend dangereuse la marche le long de la route ; Le passage de véhicules présente une gêne à la découverte du paysage ; L’idée du sentier de randonnée est écartée. Le jardin récemment rénové C’est pourquoi il est préférable d’opter pour une solution induisant un nouvel accès. Une fois au jardin de la magnanerie, une visite d’environ 40 mn permet de découvrir un jardin typique de la région avec ces canaux d’irrigation, son architecture en terrasses, ses oliveraies et ses orangeraies. Enfin, une visite guidée du musée de la soie retrace la fameuse route de ce tissus précieux. Des métiers d’autrefois, une exposition de costumes, la description de certaines méthodes de teinture comme le bleu indigo ou le pourpre. Impossible de sortir d’ici sans avoir appris quelque chose. Cette visite clôture efficacement la découverte du patrimoine de Bsous. Il s’agit désormais de remonter au village et la marche pénible que présente la pente peut décourager certaines personnes. C’est pourquoi un service de mini bus au prix attractifs propose de vous amener au parking. Cette promenade est principalement dédiée aux touristes et autres personnes désireuses de nature. La re-découverte du village par les habitants se fait plutôt sur la première partie symbolisée par l’allée des vignes. L’aménagement n’étant peut-être pas suffisant pour induire son utilisation, il convient de chercher quels moyens seraient à mettre en œuvre pour aller dans ce sens. Dans le musée, ancienne machine à extraire les fils de soie des cocons REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 34 Partie III : Prolongement Prolongement Coût et financement Aucun point financier n’a été abordé pendant et même après le stage et ce pour plusieurs raisons. Comme je l’ai précisé précédemment, l’A.M.E.D. et l’entreprise Terroirs de demain entretiennent une relation étroite puisque Mme Lenoble Prédine (dirigeante de Terroirs de Demain) a créé cette association. Le prix de l’étude n’est donc pas facturé. De plus l’estimation du coût du projet nécessite un repérage des tarifs des plantes, des matériaux et de main d’œuvre locale. Travail qui demande un certain temps et une mobilité sur place. L’idéal serait de financer ce projet par des sources privées et/ou des aides étrangères comme se fut le cas pour le parc du bois des Pins à Beyrouth ou pour la magnanerie de Bsous. Les premières phases de se projet ont déjà permis à l’A.M.E.D. de bien distinguer le potentiel dont elle dispose et la suite des évènements consistera à trouver ces fonds. Il est possible aussi de générer ses propres fonds comme c’est le cas du musée de la soie, à la magnanerie. Les visites payantes, la vente de produits artisanaux et l’organisation d’évènements favorisent la rentabilité de l’aménagement. Il pourrait en être de même pour le site de Bsous. La municipalité a évidemment un rôle à jouer dans ce projet mais risque fort de ne pas assurer tel coût à elle seule. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 40 Prolongement . Favoriser l’appropriation du lieu Rurbanisation, émigration, le village de Bsous comme beaucoup d’autres souffre d’une fuite de sa population. En ayant mieux compris pourquoi, il est plus facile de dire comment lutter contre ce mouvement qui n’aide pas les petits villages à conserver leur vie et leur identité. Objectifs : Mettre en œuvre une dynamique participative de développement local durable par et pour l’ensemble des habitants de Bsous. Dans le terme de développement durable, quatre axes sont considérés comme indissociables : • • • • Le renforcement du lien social intra et extra communautaire (Maronites et Grecs orthodoxes), distendu par les conséquences de la guerre (non- transmission entre les générations des pratiques traditionnelles) Le développement économique du village (en particulier dans le domaine de l’agrotourisme) afin d’étoffer et d’ancrer une population active dans le village. La préservation et l’amélioration de l’environnement tant en termes de pratique agricole que paysager. Servir le développement avec les traditions culturelles libanaises (estive, cuisine, produit du terroir) vecteur identitaire. Méthodologie : 1) 2) 3) 4) 5) 6) Effectuer un diagnostic social et des pratiques existantes Mobiliser les habitants Définir avec les habitants un projet Définir un plan de gestion du patrimoine commun créé Concrétisation des décisions effectuées Réaliser des suivis de l’évolution du site Enfants de Bsous principalement concernés dans l’avenir du village REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 35 Prolongement Le gène de la cultu re Enfin, une utilisation locale (et même internationale) des plantes est la gastronomie. La cuisine libanaise se distingue par des plats très riches, en saveurs et en épices. Localement, c’est l’abricot qui était la renommée du village à l’image du pruneau d’Agen, de la pêche de Montreuil, on avait ici l’abricot de Bsous. Il reste encore quelques abricotiers dans les cultures mais ils nécessitent un entretien important. Le Rhus coriara est aussi une plante très utilisée pour ses graines. Le mûrier, Morus alba a été réimplanté dans le cadre de l’aménagement de la Magnanerie de Bsous afin de nourrir les vers à soie. Désormais, après avoir énoncé quelques unes des nombreuses relations qu’entretiennent les habitants de Bsous avec les plantes, voyons comment il serait possible de les mettre à contribution afin d’assurer l’appropriation du site. Il suffit de traverser Bsous pour se rendre compte d’une évidence : tout le monde ou presque cultive des plantes en pots (souvent de fortune, et c’est ce qui fait leur charme, voir photos ci-contre). Vieux pot de peinture, d’huile alimentaire ou de vidange, tout contenant une fois nettoyé fait ici office de potée. Signe que la culture est une activité appréciée par les habitants. Il est intéressant de noter aussi le fait que les enfants à partir de l’âge de 10 ans environ, connaissent un bon nombre de plantes se situant dans le village. Les adultes et les seniors quant à eux semblent aussi avoir de bonnes notions de botanique. Des bases très intéressantes. D’un autre coté, moins joyeux celui-là, il est fréquent d’observer les déchets s’agglomérer un peu partout dans le village. On constate Stockage anarchique de déchets clairement que le réflexe de la collecte des ordures n’est pas systématique. Le point positif concernant cette pollution étant la récente installation de poubelles sur le site. Leur utilisation permettra de savoir s’il s’agissait simplement d’un problème de proximité des points de collecte. Bouteilles plastiques… …Pots de plâtre… Autre relation Homme/plantes très intéressante, celle que j’ai observée curieusement la première fois en tant que francilien : c’est cette méthode de culture de la vigne qui consiste à planter le cep au rez-de-chaussée et à faire monter la tige au sommet, sur le toit, permettant de couvrir la pergola. Terrasse …Bidons d’huile, rien ne se perd ! parfois à 2, 3 voire 4 étages plus haut ! Et le résultat est profitable puisque les fruits et l’ombre qu’elle apporte sont les REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 36 bienvenus durant les chauds après-midi d’été. Prolongement Implication = respect Le savoir faire local en matière de jardinage montre une motivation quasi générale qu’il serait intéressant de mettre à profit pour l’aménagement du centre-bourg. La contribution des habitants dans ce projet facilitera sont appropriation et induira un respect de cet environnement. Leurs interventions pourraient s’effectuer en amont et en aval de la réalisation du projet. Impliquer toutes les générations. Les seniors : Majorité de la population de Bsous, ces personnes conservent une proximité avec Beyrouth et bénéficie de la fraîcheur et du calme de la montagne. De plus ils sont souvent propriétaires de petits terrains où leurs cultures subviennent à leurs besoins. La présentation de certaines parcelles par ses propriétaires apporterait un attrait supplémentaire à la visite. En contrepartie, la vente de produits issue de leurs productions génèrerait un profit intéressant. La génération 20-60 ans : C’est la part de population qui travaille en ville et part conséquent moins disponible pour effectuer des opérations régulière sur le site. Pour autant, une partie d’entre elle pourrait trouver un emploi saisonnier ou à temps complet dans la nouvelle bibliothèque municipale au nouveau restaurant ou en saisonnier aux espaces verts de la ville. Une part de ces habitants sont ouvriers ou présentent des aptitudes particulières en matières de constructions. Leurs connaissances pourraient être utilisées de façon événementielle afin de mettre en place des expositions temporaires. Les enfants et adolescents : C’est grâce à cette population que l’appropriation et le respect de ce nouvel espace ont le plus de chance de se réaliser. Ils sont le dynamisme et l’énergie du village. Pourtant, en les écoutant et en les observant en train de jouer, j’ai ressentit leur crainte d’arpenter la zone des églises et des ruines surtout à cause des serpents. Préférant alors la sécurité du goudron aux couleurs des hautes herbes et au parfum de la fleur d’oranger. Un sacrifice dont le projet devrait palier les effets. Ces jeunes pourraient donc participer à la création de cet espace. Une fois l’action menée, la satisfaction d’avoir contribué à l’aménagement de SON village, en groupe leur permettra d’avoir un autre regard sur l’environnement. La récente remise en valeur d’une source par les élèves d’un lycée français avait déjà fait participer quelques habitants. Cet espace a été peu adopté malgré sa convivialité. Cela semble être dû à sa situation et au manque de liaison avec le reste du site. De ce petit tunnel jaillit l’eau… Une restauration intégrée au site. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 37 Prolongement Actions menées par les habitants Plantation et signalétique : Comme nous l’avons vu précédemment, l’envie de posséder ses propres plants chez soit est forte chez les habitants d’autant plus que tous ne possèdent pas un jardin. Cette motivation est la source d’une opération de plantation d’arbres par des jeunes de Bsous. L’espèce et le lieu étant préalablement définis dans le projet d’aménagement. Chaque plantation donne lieu à un évènement regroupant les jeunes et les adultes (surtout les parents). Une appropriation directe et officielle du sujet planté. La signalétique sera réalisée sur un support minéral ou métallique. Elaborée en concertation avec les personnes qui vont fabriquer les pièces elle devra s’intégrer au mieux dans le paysage et permettre de connaître pour chaque plante : • • • • • son nom scientifique son nom commun (en arabe) sa famille son parrain (la personne qui l’aura planté) la date de plantation Les points abordés dans leur formation : • • • • Connaissance des végétaux du site, caractéristiques et utilisations Histoire du patrimoine local (ruines, sources, village, four à pain,…) Connaissance de la faune sauvage locale Bon niveau en anglais et en français Ventes de fruits et légumes chez le producteur : vente directe proposée par les propriétaires de cultures qui le souhaitent. Cela renforcerait les liens entre habitants et avec les touristes. Expositions artistiques : La capacité de certains habitants à travailler la pierre et le métal pourrait occasionnellement servir de matière à une exposition qui permettrait d’avoir des évènements annuels ou pluriannuels. Ainsi le village aurait une dynamique culturelle qui inciterait d’autant plus à le visiter. Ces expositions pourraient aussi être réalisées par les enfants aux travers de peintures et leurs présentations se feraient tout au long de l’allée des vignes. Emplois créés : Documentalistes à la bibliothèque, employés au restaurant, boulanger au four à pain, jardiniers et guides. Le dynamisme du village peut aussi inviter d’autres artisans à le rejoindre. A ce sujet, des conditions strictes concernant la nature des ventes, leur moyen de production et l’aspect du magasin doivent être définie avec la municipalité et le paysagiste. Ces précisions pourraient être reportées sur un guide de visite du site permettant de faire figurer de plus amples informations. Guides locaux et jardiniers conseils : Afin d’agrémenter les visites et de mieux comprendre le paysage, l’embauche de guides pour les visites du site pourrait être intéressante. Leur formation serait assurée par les guides de la magnanerie par exemple. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 38 Prolongement Gestion de ce patrimoine Hormis les actions menées par les habitants, il serait intéressant de définir avec eux un plan de gestion de ce site. Evidemment, pour des raisons pratiques seuls les représentants et les jardiniers seraient présents lors des réunions à ce sujet. Il existe déjà un suivi de cet espace. Irrégulier et peu efficace en matière de soins phytosanitaires (voir annexe 2 : extrait du relevé phytosanitaire) il semble nécessaire de former les ouvriers à ces pratiques. L’élagage, la gestion différenciée, le compostage et recyclage, autant de points à aborder et à intégrer dans le plan de gestion du village et plus particulièrement du site en contrebas. Un nombre important de sujet à étudier que le stage de 2 mois au Liban ne m’ont pas permis d’aborder. La flore locale : Vu la diversité végétale, il serait intéressant de faucher certaines parcelles à des dates bien définies afin de profiter au maximum de certaines plantes. Les déchets de fauches pourraient être récupérés et réutilisés en fumure sur les parties où le sol est le plus superficiel. Les murs en pierres sèches : Comme nous l’avons vu précédemment, la fragilité des murs qui soutiennent les terrasses nécessite aussi un entretien. Pour la sécurité du public, il est nécessaire de vérifier régulièrement leur stabilité. Les végétaux d’ornement : Plus spécifiquement la vigne qui recouvre le chemin sur les treilles. Celle-ci nécessite une taille d’entretien annuelle afin d’assurer un développement efficace permettant un recouvrement rapide des treille. La cueillette des fruits pourrait être une occasion supplémentaire de regrouper la population. Les autres plantes comme les ayant une floraison et/ou une fructification particulière font aussi l’objet de tailles régulières. Le nettoyage et la collecte des déchets : En principe cette tâche est déjà organisée par la municipalité mais son extension demande une adaptation aux nouveaux usages du site. Un matériel spécifique de nettoyage et d’entretien des revêtements est nécessaire pour conserver un aspect esthétique idéal. Arrosage durant la période d’implantation : Face à un climat très sec pendant une longue période, l’implantation des jeunes plants devra donner suite à des arrosages adaptés aux besoins de chaque plante jusqu’à ce que celles-ci subviennent à leurs besoins de façon autonome. L’eau étant une ressource importante mais assez mal gérée dans la région, le calcul des volumes nécessaires à cet usage seront réalisés avec le plus de précision possible. REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 39 Conclusion Un enrichissement intense A en voir l’avancement du projet de remise en valeur du centre de Bsous on constate que les choses vont assez lentement. En effet, il faut prendre en compte le contexte particulier dans lequel se déroule se projet. La communauté européenne et le gouvernement libanais ont récemment signé un accord qui a pour but de conserver l’agro biodiversité. Mais le montage des dossiers pour la communauté européenne est très lourd et les porteurs de projets pratiquement inexistants. Les délais de financement découragent toute initiative sur le terrain. Avec le recul que j’ai aujourd’hui j’arrive mieux à comprendre comment évolue ce paysage. Avec le temps, avec les gens, le paysagiste ayant un pouvoir « anti-débordement » sur ces évolutions. Manière de conserver une authenticité, un paysage identitaire, tout en progression avec une époque, des styles et des mœurs différentes. Ce projet au Liban est sur la bonne voie ne serait-ce que par la motivation générale d’une population désireuse de voir sont paysage renaître. Il est de plus en plus question de créer un centre de formation horticole au Liban. Bsous pourrait offrir un cadre idéal à l’accueil d’un établissement de ce genre. De plus il n’en existe actuellement aucun au Liban. Village de toute les innovations, village modèle, Bsous n’a sûrement pas fini de faire parler de lui. Ces deux mois sur le terrain furent riches en émotions. J’ai appris à comprendre un paysage bouleversé. Une aventure passionnante que je souhaite rééditer très prochainement afin que rien ne se perdre. J’ai eu beaucoup de réponses aux questions que je me posais sur ce petit pays qui est si important… D’un point de vue purement scolaire j’ai découvert de nouvelles approches plus méthodiques. Vu l’ampleur des informations recueillies, ces méthodes ont été très utiles et le seront sûrement encore. Difficile de conclure sans penser à cette vision quotidienne… REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 41 Annexes Annexe 1 Les acteurs de l’aménagement au Liban Association Culturelle Hermel www.multimania.com/loubnan/hermel et ischahin@cyberia.net.lb Association de Protection de l’Environnement et de Sauvegarde de l’Héritage fouzeina@cyberia.net.lb Association pour la Protection des Sites et des Anciennes Demeures au Liban www.apsad.org et sosenv@netgate.com.lb ou yscapsad@sodetel.net.lb Association pour le développement et la conservation des forêts www.afds.org.lb et afdc@afdc.org.lb Comité de protection de l’environnement www.moe.gov.lb et epc@cyberia.net.lb Fondation René Moawad www.rmf.org.lb et rmf@rmf.org.lb Friedrich Ebert Stiftang www.feslb.org et feslb@inco.com.lb Friends of nature fon@sodetel.net.lb Green Line www.greenline.org.lb et communication@greenline.org.lb Lebanese Environnement Forum sarileb@cyberia.net.lb Liban Nature et Environnement LNE@cyberia.net.lb MECTAT www.mectat.com.lb et boghos@mectat.com.lb Société du Cèdre du Chouf www.shoufcedar.org society for the protection of nature in Lebanon www.spnl.org et info@spnl.org REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 42 Annexe 2 Le grou pe des 3 Eucalyptus globulus (Eu) Sujet 1 2 3 Taille en mètre 12 10 8 Diamètre système foliaire 8 6 5 Circonférence 250 165 150 3 sujets face à l’ancienne église Les trois sujets nécessitent un élagage, de nombreuses branches mortes sont visibles, surtout sur le premier, le plus au nord. De nombreuses branches de toutes tailles sont éclatées par torsion (peut être dû au vent). Là aussi une taille précise limitera les dégâts. Les troncs sont un peu touchés par le « vandalisme », les incisions ne manquent pas est une protection pourrait être installée même si l’atteinte reste minime. Cicatrisation difficile propice aux infections Un autre problème grave se pose sur ces sujets. Victimes de la récente rénovation du revêtement, aucune installation n’est prévue pour subvenir à leurs besoins d’arrosage, même si ces arbres supportent très bien la sécheresse, la pluie ne pénètre pas dans le sol ici. La chute des feuilles continue, bien que normale chez ces Eucalyptus, semble toutefois importante et la couleur jaunissante du feuillage semble indiquer des carences. De plus le revêtement vient presque encercler le collet des arbres et risques à long terme de provoquer des problèmes. L’élargissement du contour de l’arbre ainsi que des apports organiques et minéraux pourraient être bénéfiques à ces trois arbres majestueux. Branches potentiellement dangereuses Extrait du relevé phytosanitaire effectué sur une trentaine de sujets inscrits dans le projet d’aménagement REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 43 Annexe 3 Plan du projet REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E 44 R Echantillon n°1 : « Bsous, allée des vignes » • • • • • • Echantillon n°2 : « Bsous, roche mère » • • • • • • Echantillon n°3 : « Remblai de l’aéroport international » • • • • • • Echantillon n°4 : « Magnanerie, Oliveraie Allah » • • • • • • pH= 7,95 _ corrigée = 1946 Taux de calcaire = 46,2 % C.E.C. = 284,46 Rapport C/N = 9,9 Taux de matière organique = 5,31 pH= 8,14 _ corrigée = 3450 Taux de calcaire = 2 % C.E.C. = 73,76 Rapport C/N = 3,5 Taux de matière organique = 0,9 pH= 8,3 _ corrigée = 5236 Taux de calcaire = 80 % C.E.C. = 173,12 Rapport C/N = 11,2 Taux de matière organique = 0,3 pH = 7,9 _ corrigée = 3160 Taux de calcaire = 76 % C.E.C. = 154,29 Rapport C/N = 11,7 Taux de matière organique = 2,77 Analyses de sol Echantillon n°5 : « Magnanerie, verger Amad » • • • • • • pH= 7,77 _ corrigée = 2250 Taux de calcaire = 56,4 % C.E.C. = 210,3 Rapport C/N = 9,7 Taux de matière organique =3,53 Annexe 4 45 Bibliographie Encore des sources Sur le WEB www.liban.com www.amed.lb www.bsous.com • • • • • • • • • • • • • • • • Moyen-orient mode d’emploi – Agnès LEVALLOIS – Stock 2002 Jardinier de ma mémoire – Nadia TUENI – Flammarion 1998 Les plantes dans la bible – Jean et Solange MAILLAT – Déstris 1999 Mediterranean gardening – Heidi GILDEMEISTER – Moll 1995 La réserve Naturelle de Horch Eheden ( Liban). Imprimerie St Paul Audit paysager et Bilan phytosanitaire à Hazmieh – Thierry HUAU – 1998 Guide des plantes tropicales – Andreas Bärtels – Ulmer 1994 Découverte d’un jardin reflet de la culture libanaise - Raphaël BOUDON - Rds B.T.S.A.P. 98.00 St Germain A la recherche du patrimoine végétal libanais – Cécile MATRINGE - Rds B.T.S.A.P. 98.00 St Germain Introduction à l’histoire économique du Liban. Boutros LABAKI - Librairie Orientale – 1984 – Liban Pratiques agricoles axées sur la conservation - O.N.U. pour l’Alimentation et l’Agriculture – SSA 1.89.LEB Mille et une fleurs du Liban – Georges et Henriette THOMÉ - Lebanese university 2002 Environnement et développement durable en Méditerranée - Edition du Gret Nouvelle flore du Liban et de la Syrie – Paul MOUTERDE - Imprimerie Catholique de Beyrouth 1996 L’aménagement du territoire et de l’environnement au Liban - Hyam MALLAT - Dar Ghandour 1971 Les conflits du Proche-Orient au XX ème siècle – François MASSOUILÉ - Casterman 1994 REDécouverte d u c œ u r d e B s ou s , v i l l a g e t y p i q u e l i b an a i s / J e an - B a p t i s t e L A C O M B E A Théophile Gautier : « Quittez donc Paris, volez n’importe qui ou n’importe quoi, - si les fonds sont bas- et venez avec nous. Quel soleil, quel ciel, quels terrains, quel tout ! Si vous saviez ! Il est temps de se dépêcher. D’ici à peu l’Orient n’existera plus. » Gustave Flaubert Correspondance Liban, 13 août 1850

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